Pour le Sinner, son troisième hôtel parisien, le groupe Evok a bousculé les codes de l’hôtellerie de luxe osant la provocation avec élégance. L’hôtel cinq étoiles de la rue du Temple rouvre ses portes le 25 mai.
par Anne Marie Cattelain Le Dû. Photos tous droits réservés : Guillaume de Laubier et Nicolas Receveur.
Des volutes parfumées d’encens s’enlacent dans le lobby, des chasseurs en soutane soulignée de rouge accueillent les clients, des ex-voto racontent l’extase dans la crypte boutique, un authentique confessionnal joue les business-center, une statue de Sainte-Thérèse bulle son chewing-gum… Atmosphère ! On gagne sa chambre précédé par un réceptionniste s’éclairant d’une lanterne rouge, respectant à la lettre la mise en scène théâtrale pour découvrir les lieux et certains accessoires pour pimenter les jeux amoureux.
La décoration raffinée de l’architecte Tristan Auer calme le jeu. Et, pour doter le cinq-étoiles d’une âme parisienne, Emmanuel Sauvage, directeur général d’ Evok a chargé Amélie du Chalard, créatrice du site Zeuxis de vente d’œuvres contemporaines, propriétaire de deux galeries, de dénicher des pièces rares, sculptures, tableaux, chaises d’Helmut Palla, armures de Nadine Altmayer. Puis il a invité Anatole Desachy, libraire indépendant, spécialisé dans les livres rares à déposer quelques ouvrages dans les chambres.
Dans le restaurant, en contrebas de la réception, le Chef Adam Bentalha, propose une cuisine ethnique, nomade, passant de plats africains à des recettes d’Amérique du Sud, plats dits de partage. Excellentes, peu sucrées, les pâtisseries de Yann Brys concluent avec panache déjeuner et dîner. Du côté du spa Ablutio, bougies et lumières tamisées éclairent en retenue le bassin aux allures de bain gréco -romain. Les soins Orveda, marque aussi atypique que Sinner, s’affirment véganes, unisexes, sans acides de fruits, et sans rétinol. Tout un programme !
Le prix : 42 chambres et 1 suite. A partir de 400 Euros la nuit.
A Savoir : Le quartier du Haut Marais revient de loin, réhabilité d’abord par André Malraux, ministre de la Culture puis plus récemment par les bobos et les intellectuels. Dans les années soixante, le salpêtre rongeait les murs des hôtels particuliers aux toitures éventrées, squattés et insalubres. Seules 200 des 2 000 demeures du XVIe et XVIIe siècles ont pu être sauvées, dont celle abritant le Musée Picasso. Le 116 rue du Temple, adresse du Sinner, immeuble sans style hébergeait un central informatique d’Orange.
Tristan Auer s’est plongé dans les archives du quartier pour trouver un fil conducteur. Découvrant que longtemps, couvents, églises catholiques, temples et autres lieux de culte cohabitaient dans les ruelles du Marais, Son « Sinner », pécheur en anglais, s’est emparé de cette histoire religieuse mêlée à celle contemporaine plus sulfureuse et festive.
A deux pas : Le Centre Pompidou, à dix minutes à pied, www.centrepompidou.fr ; la Fondation Henri Cartier-Bresson, magnifique espace, ancien garage aménagé par l’agence Novo, www.henricartierbresson.org ; le musée Picasso, www.museepicassoparis.fr ; Le joli jardin des Rosiers-Joseph Migneret, bordé par des hôtels particuliers, accessible par la cour de l’Hôtel de Coulanges, devenu concept store fashion ; le marché des Enfants Rouges avec ses excellents traiteurs et étals alimentaires, rue de Bretagne.
Adresse : 116 Rue du Temple, Paris 3
Téléphone : +331 42 72 20 00
Internet : sinnerparis.com
